L’augmentation du recours à des sous-traitants et notamment à des travailleurs indépendants, dans les secteurs de l’informatique et du consulting, constitue une véritable révolution dans les processus de recrutement et de fidélisation des talents.
Les raisons de cette évolution sont claires : les entreprises ont besoin de souplesse dans la gestion de leur masse salariale et n’hésitent plus à recourir, pour des besoins ponctuels, à une main d’œuvre qualifiée et parfois intégrée à leurs propres équipes.
Cela étant, on ne fait pas appel à un indépendant comme on recrute un salarié. En effet, alors qu’une grande partie des salariés recherche essentiellement la sécurité de l’emploi, les attentes des freelances sont fondamentalement différentes : l’indépendance, le refus d’un système hiérarchique pesant et limitant les initiatives individuelles ainsi que l’esprit entrepreneurial constituent les piliers à l’origine du choix de quitter la sécurité d’un emploi salarié au profit de l’aventure entrepreneurial.
Dans ce contexte, la gestion par les entreprises recruteuses de leurs relations avec les travailleurs indépendants ne peut pas être appréhendée de la même manière qu’avec des travailleurs salariés. Une véritable prise de conscience est nécessaire afin d’attirer et de fidéliser cette main d’œuvre particulière et souvent hautement qualifiée.
Cela passe notamment par une identification précise des attentes et de la satisfaction des freelances déjà présents (I), par la mise en place d’une politique globale de gestion des relations avec les indépendants (II) ainsi que par une communication soignée mettant en avant la « marque entreprise » (III).
1°/ Mesurer les attentes et la satisfaction des travailleurs indépendants
Si le processus de suivi de satisfaction est répandu à l’égard des clients, il doit également être systématisé à l’égard des freelances afin de connaitre le plus précisément possible leur ressenti sur le déroulé des missions qui leur ont été confiées dans l’entreprise cliente.
Les conditions de travail (notamment chez des clients du donneur d’ordre), la disponibilité des interlocuteurs, les délais de paiement ou encore l’intérêt des missions confiées sont autant d’éléments qui peuvent servir de base à une évaluation de la satisfaction des indépendants et de leur proposer des missions adaptées à leurs envies à l’avenir.
Cette évaluation permettra également au freelance de se sentir impliqué dans le projet entrepreneurial de l’entreprise cliente et, tout en demeurant indépendant, de contribuer à la définition d’un projet partageant des valeurs communes, élément indispensable au bon déroulé de ses missions ultérieures et à la fidélisation des talents.
2°/ Mettre en place une véritable politique de gestion des freelances
Une charte de bonnes pratiques peut également être mise en place afin de garantir aux indépendants un socle commun d’avantages : fourniture de matériel, conditions favorables de prise en charge des frais exposés, délais de paiement …
Toutefois, afin de prévenir tout risque de requalification des indépendants en salarié, la fourniture d’avantages divers pour se démarquer de la concurrence et proposer des conditions de travail favorables ne doit pas aboutir à créer une confusion entre les salariés présents et les travailleurs indépendants. L’alignement de certains avantages (restaurant d’entreprise, institutions représentatives du personnel, mutuelle …) doit donc être manié avec beaucoup de précautions.
Par ailleurs, la constitution d’une base de données d’indépendants et la mise en place d’une plateforme interne peut être envisagée afin de laisser les freelances communiquer leurs disponibilités et ainsi leur proposer des interventions en fonction de leurs profils, tout en garantissant la confidentialité des missions proposées.
3°/ Mettre en avant l’image de marque de la société
L’image de marque doit enfin être soignée auprès des freelances, a fortiori dans les secteurs d’activité où les indépendants sont très recherchés et où il existe donc une véritable compétition pour s’adjoindre leurs services.
Les entreprises souhaitant faire appel de manière massive à des freelance devront donc veiller à conserver une image positive auprès de leurs cocontractants potentiels : le prestige des missions ou des clients confiés, la notoriété et le dynamisme de la société seront ainsi des éléments à mettre en avant et ce d’autant qu’ils pourront être également valorisés par les indépendants à l’occasion de missions ultérieures.
Le respect de l’indépendance du freelance et des conditions de travail favorables devront également être soulignés, notamment s’ils sont corroborés par les enquêtes de satisfaction effectuées en parallèle. On notera également l’existence du label « Independant Friendly », créé par la société SOTO, qui vient récompenser les entreprises faisant appel à des indépendants dans des conditions acceptables, et qui pourra servir de base à une communication auprès d’un public ciblé.
HUBERT Avocat est en mesure de vous accompagner dans le cadre de la rédaction de la mise en place de vos réseaux d’indépendants et de l’élaboration de stratégie de fidélisation. N’hésitez pas à nous contacter.